Maroc: Cannabis médical



Les aspects médicaux et scientifiques du cannabis ont été au menu d'un webinaire organisé, mardi, à l'initiative de l'Association marocaine consultative du cannabis médical, en collaboration avec l'Association marocaine d'endo-urologie (AMEU).

S'exprimant à cette occasion, Najib Al Idrissi, enseignant à l' université Mohammed VI des sciences de la santé, a indiqué que les humains ont utilisé le cannabis comme médicament depuis plusieurs millénaires, relevant qu'au 19-ème siècle et au début du 20-ème siècle, les teintures de cannabis et d'autres produits étaient largement disponibles et couramment utilisées en médecine.

La commission des stupéfiants des Nations-Unies (CND), l'organe qui décide quelles substances sont considérées comme des drogues au vu du droit international, a approuvé, le 2 décembre 2020, la reclassification du cannabis et de sa résine dans les conventions internationales, reconnaissant de ce fait son utilité médicale, a fait observer M. Al Idrissi.

Avant, le cannabis et sa résine étaient considérés, selon leur classement dans l'annexe IV de la convention unique sur les stupéfiants de 1961, comme faisant partie de la catégorie la plus restrictive, où sont répertoriés les substances qui favorisent fortement l'abus et qui ont un très faible, voire aucun, intérêt médical, a-t-il poursuivi.

L'efficacité du cannabis médical est directement liée à la souche, à la sélection et au dosage du produit, a-t-il précisé, ajoutant que le cannabis est une plante médicinale qui se présente sous plusieurs formes (fleurs de cannabis séchées, des huiles liquides, teintures d'alcool et de glycérine).

De son côté, Chafik Kettani, enseignant à la Faculté de médecine de Casablanca, a relevé que les enseignements en matière de cannabis thérapeutique se développent un peu partout dans le monde, aussi bien dans les pays anglo-saxons que francophones, ajoutant que les possibilités thérapeutiques du cannabis sont extraordinaires.

Le sujet du cannabis médical est très intéressant pour la communauté des scientifiques et des praticiens marocains, a-t-il fait remarquer, ajoutant que puisqu'il y a la possibilité d'utiliser le cannabis pour des fins thérapeutiques, il faudrait que le Maroc saisisse cette occasion, avec la possibilité législative actuelle, pour qu'ils y aient des études et des recherches.

Pour sa part, Khalid El Attaoui, pharmacien, a indiqué qu'il existe peu d'essais cliniques prospectifs et contrôlés sur l'efficacité et la tolérance de dérivés du cannabis et le niveau de preuve et variable en fonction des indications, notant que les indications thérapeutiques du cannabis diffèrent en fonction des pays. 

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