La proclamation par les Nations Unies du 10 mai de chaque année, Journée internationale de l'Arganier suite à une résolution présentée par le Maroc


La proclamation par les Nations Unies du 10 mai de chaque année, Journée internationale de l'Arganier, suite à une résolution présentée par le Maroc et co-parrainée par 113 États membres, a été "un moment de grandes réjouissances pour nous tous", a affirmé, lundi à Essaouira, Mme Sylvie Lopez-Ekra, Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies au Maroc.

Cette proclamation a été "le point culminant" d’une série de reconnaissances du caractère exceptionnel de l’arganier par l'ONU, qui a débuté en 1988, a noté la responsable onusienne, qui s’exprimait à l’ouverture d’un webinaire, initié par la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l'Arganier (FMVI.RSA), pour la célébration de cet événement.

En effet, cette année-là, l’UNESCO a désigné la zone de l’Arganeraie comme réserve de biosphère, a-t-elle rappelé, ajoutant qu’en 2014, tous les savoir-faire concernant l'arganier ont été également inscrits sur la prestigieuse liste du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité.

Et de poursuivre que quatre ans plus tard, en décembre 2018, c’est la FAO qui a reconnu le système agro-sylvo-pastoral de la zone d'Ait Souab-Ait Mansour comme système ingénieux du patrimoine agricole mondial.

"Nous célébrons donc aujourd’hui l’aboutissement de la reconnaissance internationale de cette région unique, et de son huile, +l’or liquide+ du Maroc, précieuse pour le monde entier", a-t-elle dit.

Pour Mme Lopez-Ekra, en célébrant cette première Journée internationale de l’arganier, "nous honorons aussi les femmes, les agriculteurs, les entrepreneurs et autres amoureux de cette terre, qui ont contribué à sa grande résilience à travers les siècles".

Mme Lopez-Ekra a aussi salué les efforts inlassables déployés par le Royaume, conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, à travers la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l’Arganier (FMVI.RSA) et l’Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA).

Elle s’est également attardée sur le rôle majeur de l’arganier, de son écosystème et de sa culture, dans la réalisation des trois dimensions du développement durable -économique, sociale et environnementale-, mettant en avant la contribution de cette filière à la réalisation des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) aux niveaux local et national.

Enfin, Mme Lopez-Ekra a fait part de l’engagement du Système des Nations Unies au Maroc auprès du gouvernement, des collectivités locales et des populations, pour œuvrer ensemble pour la préservation et la prospérité durable et inclusive ainsi que pour le rayonnement international de l’arganeraie.

De son côté, le secrétaire général du département des Eaux et Forêts, M. Abderrahim Houmy, a indiqué que la notoriété internationale de l’écosystème arganier est aujourd’hui renforcée par la célébration de cette Journée mondiale, ce qui constitue "un atout additionnel pour sa protection et sa valorisation".

En effet, la notoriété de l’arganeraie reconnue sur tous les continents est aujourd’hui synonyme d’un patrimoine mondial, matériel et immatériel exceptionnel avec une variété de produits et de paysages, a-t-il poursuivi, soulignant qu’après avoir ancré ces dernières années ses lettres de noblesse dans des domaines aussi diversifiés que ceux de l’agro-alimentaire et de l’industrie cosmétique, l’arganier "nous interpelle plus que jamais sur l’impératif de la gestion durable de son écosystème".

Pour sa part, le gouverneur de la province d'Essaouira, M. Adil El Maliki, a affirmé que la célébration de cette Journée constitue l’opportunité idoine pour la communauté internationale mais également au niveau national, de faire le point sur cet écosystème d’une extrême importance.

Il a, dans la foulée, fait savoir qu’une série d’activités sont organisées, à cette occasion, par les acteurs et les actrices de cet écosystème à l’échelle locale, qui prennent ainsi à bras le corps cette Journée internationale de l’arganier, ajoutant que plusieurs coopératives célébreront les femmes arganières, "ces actrices du développement durable" qui œuvrent en vue de la valorisation de l’arganier.

Il a, en outre, émis le vœu de voir cette Journée constituer l’occasion pour faire le point sur la filière à l’échelle provinciale, relevant que la province compte près de 140.000 Ha d’arganier, soit une production estimée à 15.000 tonnes d’huile d’argan.

Un potentiel important uniquement en termes de vrac, a-t-il fait constater, notant qu’une centaine de coopératives sont actives dans cette filière au niveau de la province, et qui emploient plus de 5.000 femmes dans 20 communes sur les 57 collectivités territoriales que compte la province.

Il a, toutefois, estimé que ce potentiel est encore sous-exploité, d’où l'importance du travail qui reste à faire dans ce sens, tout en mettant l'accent sur les réalisations accomplies à l’échelle provinciale dans le cadre des différents programmes et stratégies dédiés au développement de cette filière.

Les travaux de ce webinaire ont été ponctués de la présentation d’un bilan d'étape de la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l'Arganier (du 09 mai 2004 au 09 mai 2021).

Au menu figuraient également trois panels avec la participation d’experts nationaux et étrangers, axés sur des thématiques pertinentes : "Développement de l'Arganeraie: Modèle de solidarité et de résilience des femmes arganières", "Rôle des Accords internationaux et Stratégies nationales dans la sauvegarde de l'écosystème Arganier" et "De la Recherche Scientifique à la production commerciale: création, protection et distribution de valeur dans la filière de l'Argan". 

La faculté des sciences de Rabat au service de la promotion de la recherche sur l'arganier

La Faculté des Sciences de l'Université Mohammed V de Rabat, a conçu, dans le cadre de l'ouverture de l'université sur son milieu socio-économique, un projet novateur et reconnu aux niveaux national et international avec pour objectif le développement durable de l'arganeraie par la valorisation de ses produits.

Ce projet, à triple impact (social, économique et environnemental) au profit des populations locales a permis de faire passer l'huile d'argane de l'état de curiosité locale produite par un arbre menacé d'extinction à une huile de notoriété mondiale.

Le projet visait le développement durable de l'arganeraie par la valorisation de ses produits. Cette forêt marocaine reconnue en 1998 par l'UNESCO comme une réserve de la Biosphère joue un rôle socio-économique et environnemental très important et constitue le dernier rempart contre la désertification. En dépit de ces rôles fondamentaux, les surfaces reboisées régressaient en surface et en densité au moment où le projet a été conçu. Les travaux de recherche ont permis de donner confiance aux consommateurs de l'huile d'argane grâce à une qualité améliorée, ciblée par rapport aux diverses utilisations (sécurisation du marché) et à un itinéraire technique optimisé. 

Ses travaux ont également permis de développer de nouvelles voies de valorisation des co-produits d’extraction de l’huile d’argane et des autres produits issus de l’arganier afin de diversifier ses débouchés commerciaux.

Dans le domaine de la valorisation de l’huile d’argan, les efforts ont porté sur l’étude des facteurs influençant la qualité de l’huile, l’amélioration de ses procédés de préparation, sa conservation, l’identification des techniques de détection des fraudes et l’influence de l’origine (géographique et technique) des fruits sur la qualité de l’huile et sur ses propriétés organoleptiques.

D’autres activités ont été menées pour introduire l’huile d’argane dans le marché occidental. Concernant la sécurité du produit, les résultats des études ont montré que l’huile d’argane n’est pas irritante, peut revendiquer la mention "hypoallergénique" et aucune photo-irritation ou de réaction phototoxique n’a été observée. Des tests cliniques ont été réalisés pour confirmer les propriétés hydratantes et antirides de l’huile d’argane ainsi que ses activités de prévention des maladies cardiovasculaires.

L’ensemble de ces travaux ont permis un perfectionnement des méthodes artisanales bénéficiant à toutes les catégories de producteurs et une pénétration dans les marchés occidentaux.

Les laboratoires de recherche de la faculté des sciences de Rabat se sont aussi intéressés à l’écologie de l’Arganier. Ils se sont penchés sur les conditions climatiques et édaphiques ; la biodiversité et l’écophysiologie de l’arganier et enfin la cartographie de sa densité à partir de données spatiales.

Par ailleurs, les essais de régénération artificielle sont très limités. Parmi les contraintes à la réussite des plantations figurent l’effet combiné de la sécheresse et des ravageurs, la grande hétérogénéité de la qualité et de la performance des plants issus de semis et l’inadaptation des plants aux sites de reboisement.

Un consortium incluant la faculté des Sciences de Rabat s’est penché sur ces problématiques ce qui a permis la constitution d’un germo-plasme représentatif de la diversité génétique des populations de l’arganier. Cette collection d’arbres génétiquement identifiés constitue une base solide dans l’établissement d’une stratégie efficace de préservation et de conservation de cette espèce.

Les études sur les mécanismes physiologiques et biochimiques ont permis d’identifier des génotypes adaptés aux conditions éco-climatiques extrêmes et qui devaient être conservés. Le projet a pu également créer des vitro-plants-soma-clonaux tolérants aux déficits hydrique et salin. La mise au point de la multiplication par micro bouturage des génotypes sélectionnés, permettra une production élevée de plants conformes nécessaires pour la reforestation et les plantations raisonnées, répondant aux objectifs de développement de l’arganiculture.

Selon la base de données Scopus, les publications scientifiques dans des revues indexées sur l’arganier augmentent d’une façon exponentielle. La faculté des sciences de Rabat se trouve en tête de la liste. En revanche, les marocains sont peu productifs dans les brevets, ils sont largement dépassés par les chinois.

En parallèle à son axe scientifique, le projet avait un volet socio-économique très marqué. Il reposait sur la création de coopératives de femmes productrices de l’huile d’argane. Le réseau des premières coopératives a été fondé par la faculté des sciences de Rabat en partenariat avec l’association Ibn Al baytar en 1996. Ces femmes ont été formées à la protection de ce dernier et des moyens d’organisation de la production de l’huile et de développement de la commercialisation en commun leur ont été apportés.

Mais au-delà de cet objectif, il s’agit d’améliorer leur statut social en leur assurant revenu et emploi. L’organisation rigoureuse de la production et de la commercialisation de l’huile d’argan, au profit des coopératives de femmes, leur a permis un accès direct aux marchés de l’exportation, plus rémunérateur que le marché local, et a facilité l’émergence d’une filière mieux organisée, intégrant des améliorations techniques et bénéficiant d’une meilleure connaissance de la ressource végétale.

En trois décennies, les retombées sont aussi bien socio-économiques qu’environnementales. La renommée de l’huile d’argane a dépassé les confins du Maroc. Elle a non seulement attiré les fabricants des produits cosmétiques car elle est réputée pour ses propriétés hydratantes, régénérantes et "anti-rides", mais elle a également séduit les grands chefs par sa finesse et son goût unique.

En 2019, le Maroc a produit plus de 5.600 tonnes d’huile d’argane pour une valeur approximative de 1,5 milliard de dirhams dont 54 pc sont à l’export.

Sur la base des recherches menées, on peut aisément affirmer que la faculté des Sciences de l’Université Mohammed V de Rabat contribue activement aux différents ODD de l’Agenda 2030.

La faculté des sciences de Rabat a célébré lundi la journée internationale de l'arganier placée sous le thème "Trois décennies de R&D pour le développement durable de l'arganier".


Essaouira : La Communauté des Nations consacre l’Universalité de l’Arganier (M. André Azoulay)

 "Universel par nature, l'arganier a vu la dynamique et la profonde légitimité de toutes ses vertus consacrées par la Journée Mondiale qui lui est désormais consacrée chaque année le 10 mai par les Nations Unies", a déclaré, lundi, M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président de la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l'Arganier (FMVI.RSA).

S’exprimant en ouverture d’une conférence virtuelle, organisée par la FMVI.RSA pour la célébration de cet événement, le Conseiller de SM le Roi a souligné le caractère inédit du seuil historique que venait de franchir le Maroc qui, à travers cette Journée Mondiale, "voit ainsi reconnues la constance et la rigueur de ses engagements pour sauvegarder, valoriser et promouvoir la biosphère et l’écosystème de l’arganeraie marocaine".

Cette reconnaissance est le résultat de la mobilisation collective de tous, Ministères, Institutions et Société Civile, a encore déclaré M. Azoulay, en soulignant que de Rabat à New York et d’Essaouira à Agadir, la longue chaîne des décideurs, des chercheurs et des amis de l’arganier a permis de partager avec le plus grand nombre les potentiels, les atouts et les obligations que "nous dictent ce momentum et cette reconnaissance internationale".

Dans cette perspective, le Conseiller de SM le Roi a rappelé qu’il y a 17 ans, le 9 mai 2004, naissait à Essaouira la Fondation Mohammed VI pour la Recherche et la Sauvegarde de l’Arganier créée pour étudier, rechercher et faire se rencontrer ceux qui avaient le souci d’accompagner ce momentum par une pédagogie de la préservation de la ressource, de la régulation de ses flux et du respect des impératifs écologiques, biologiques et humains de l’univers de l’arganeraie.

Mettant en relief les étapes décisives qui ont jalonné ce parcours avec notamment la création et la mise en place de l’Indication Géographique Protégée (2004-2009), une première sur le continent africain suivie par l’inscription sur la prestigieuse liste de l’UNESCO du Patrimoine Culturel Immatériel Universel des "Savoirs-Faire liés à l’arganeraie", le Conseiller de SM le Roi a conclu en réaffirmant que "ces acquis, comme la Journée Mondiale dont nous célébrons aujourd’hui la première édition, doivent aussi être lus et compris comme un contrat d’obligations et de responsabilités réciproques pour tous les acteurs de cette filière et toutes les institutions qui en assurent la tutelle et la charge". 

La protection de l'arganier atténue les effets des changements climatiques (Directeur exécutif du GCF)

 Protéger la biosphère de l'arganier au Maroc permet d'atténuer les effets des changements climatiques, d'assurer les moyens de subsistance des communautés qui en dépendent et de soutenir les femmes, a souligné lundi le directeur exécutif du Fonds vert pour le climat (GCF) Yannick Glemarec.

A travers le projet de Développement de l’arganiculture en environnement dégradé (DARED), "nous avons travaillé avec le gouvernement du Maroc, l'Agence de développement agricole et l'Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier sur de nouvelles solutions pour développer cette culture dans les environnements dégradés", a indiqué M. Glemarec lors d'un évènement de haut niveau initié par le Maroc et l’Organisation des Nations Unies dans le cadre de la première célébration de la journée internationale de l'arganier.

Dans le cadre de DARED, "notre investissement vise à préserver et à conserver l'arganier selon une approche tripartie, à savoir la protection du couvert forestier, la restauration des sols à travers l’amélioration de la résistance et la gestion durable pour l'augmentation de la productivité", a-t-il expliqué.

Le financement de ce projet, qui met les femmes au cœur du secteur de l'arganier, permet la collecte et le stockage des fruits de l'arganier, l'acquisition de nouvelles techniques dans ces zones arides, l’adoption des normes internationales ainsi que la vente à des prix intéressants à travers des coopératives, a-t-il précisé. Ainsi, la culture durable de l'arganier va permettre la préservation de l’arganier et aux agriculteurs de pouvoir maximiser leurs revenus, a poursuivi M. Glemarec.

Le GFC soutient, en outre, la mise en place du centre d'excellence qui va permettre de rassembler l'expertise en matière de recherche scientifique, a-t-il conclu.

Organisé en format hybride sous la présidence du ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et des forêts, Aziz Akhannouch, cet événement de haut niveau est suivi à travers le monde, en live sur la web TV des Nations Unies, ainsi que sur YouTube et les réseaux sociaux. La proclamation du 10 mai comme journée internationale de l'arganier fait suite à l’adoption d’une résolution, présentée par le Maroc, à l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York le 3 mars 2021.

La proclamation de la journée internationale de l’arganier se veut une reconnaissance à l’échelle internationale des efforts du Royaume, sous les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans la protection et la valorisation de l’arganier. 

Les femmes rurales occupent une place importante dans la sécurité alimentaire (responsable onusienne)

Les femmes au milieu rural occupent une place importante dans la sécurité alimentaire, a souligné lundi la directrice exécutive adjointe d'ONU-Femmes, Anita Bhatia.

Porteuses de changements économiques et sociaux profonds, ces femmes occupent une place importante dans l'agriculture, les chaînes de valeur et la sécurité alimentaire, ainsi que dans les questions des terres et des ressources naturelles, notamment l'arganier, a dit Mme Bhatia lors d'un évènement de haut niveau, initié par le Maroc et l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le cadre de la première célébration de la journée internationale de l'arganier.

À l'heure où le monde est confronté à une nécessité, désormais impérieuse, les femmes et les filles issues des milieux ruraux jouent un rôle "décisif et essentiel" dans la lutte contre la destruction croissante des ressources naturelles, a-t-elle affirmé, rappelant que l’autonomisation financière et l'émancipation des femmes dans le milieu rural sont au cœur des résolutions onusiennes.

Les femmes au milieu rural restent confrontées à des obstacles aggravés par les crises économiques, environnementales et alimentaires, notamment l'accès limité aux crédits, aux soins de santé et à l'éducation, a-t-elle déploré. En ce qui concerne le secteur de l'arganier au Maroc, la responsable onusienne le considère comme "un véritable modèle de pratiques ancestrales s'inscrivant dans une logique de développement durable et d’autonomisation économique de grand nombre de femmes marocaines, en particulier au milieu rural" .

"Je crois avec conviction en la capacité du Maroc de garantir aux femmes et filles œuvrant dans le secteur de l'arganier un accès à leurs droits et à l'autonomie", a-t-elle fait savoir. Elle a également félicité le Maroc pour son leadership dans l'adoption de cette commémoration mondiale qui contribue à mettre en lumière l'importance de la biosphère de l'arganier et valorise l'action des femmes rurales dans ce domaine.

La résolution onusienne, adoptée en mars 2021, reconnaît la contribution colossale du secteur de l'arganier dans la mise en œuvre des 17 objectifs du développement durable (ODD) et la réalisation du développement durable dans ses trois dimensions économique, sociale et environnementale, a noté Mme Bhatia. Cette commémoration mondiale vient reconnaître le rôle clé du secteur de l'arganier dans la réalisation des ODD, en particulier en milieu rural, et permet de jeter la lumière sur l'importance du secteur dans l’autonomisation économique et l'inclusion financière des populations locales en particulier des femmes au milieu rural, a-t-elle indiqué. L'ONU-Femmes travaille en étroite collaboration avec le gouvernement marocain, les organisations de la société civile, le secteur privé et les coopératives féminines pour parvenir à l'égalité des sexes, en particulier dans les domaines de l'autonomisation économique des femmes et de l'intégration de la dimension du genre dans les politique publiques, a-t-elle conclu.

Organisé en format hybride sous la présidence du ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et des forêts, Aziz Akhannouch, cet événement de haut niveau est suivi à travers le monde, en live sur la web TV des Nations Unies, ainsi que sur YouTube et les réseaux sociaux.

Journée internationale de l'arganier : les efforts du Maroc, source d’inspiration pour la communauté internationale (FAO)

La célébration de la journée internationale de l’arganier et des efforts du Maroc pour la préservation de cette espèce forestière constituent une source d’inspiration pour la communauté internationale, a souligné lundi la directrice générale adjointe de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Maria Helena Semedo.

« Je félicite le Maroc une nouvelle fois pour la célébration de cette journée internationale et pour les efforts conjoints fournis par toutes les parties prenantes et qui représentent une véritable source d’inspiration pour la communauté internationale », a affirmé Mme Semedo qui intervenait en vidéoconférence dans le cadre d’un évènement de haut niveau organisé par le Maroc et l’Organisation des Nations Unies pour célébrer la première Journée Internationale de l’Arganier.

Cette célébration, a-t-elle souligné, est « une grande opportunité non seulement pour fêter cet évènement important, mais aussi pour attirer l’attention sur la place et l’importance d’une espèce forestière emblématique » du Maroc.

Certes, si cette espèce est aujourd’hui connue internationalement, c’est principalement pour son huile nourricière, cosmétique, et thérapeutique. Cependant, la valeur de cet arbre va bien au-delà : l’arganier est un symbole de l’adaptation et d’une co-évolution harmonieuse entre les communautés rurales et un agro-système aride des plateaux de l’Anti-Atlas, a-t-elle fait remarquer. 

« Pilier d’un agro-écosystème complexe, cet arbre constitue la clé de voûte d’un paysage unique où cohabitent agriculteurs et pasteurs dévoilant leur esprit innovant et leur savoir-faire », a-t-elle dit. 

Grâce à ces caractéristiques exceptionnelles, a poursuivi Mme Semedo, ces système agro-sylvo-pastoraux ont été reconnus systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial par la FAO en 2018, non seulement pour le savoir-faire agropastoral et la biodiversité unique qu’il abrite, mais aussi pour la gestion durable des ressources naturelles et des paysages façonnés au fil des générations par des communautés d’agro-pasteurs.

Elle a fait remarquer, dans ce sens, que l’arganier contribue à la sécurité alimentaire, à la nutrition, à la génération des revenus et plus généralement aux moyens d’existence des communautés rurales. 

Aux yeux de la directrice générale adjointe de la FAO, "l’arganier est prometteur pour la réalisation du développement durable et pour faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain en renforçant la résilience et l’autonomisation des femmes rurales, grâce à la production d’huile d’argan, ainsi qu’à l’agrotourisme". "Le potentiel lié à l’arganier, y compris l’éradication de la pauvreté, l’action climatique, la lutte contre la désertification, l’utilisation durable de la biodiversité, la croissance économique, la création d’emploi, la santé, et le bien-être des communautés, est au cœur des nouvelles stratégies de la FAO et des objectifs du développement durable", a-t-elle soutenu. Tout en se réjouissant de la coopération fructueuse entre le Maroc et la FAO, elle a relevé que « ces actions ne sont que les premières pierres de l’édifice que nous construisons ensemble dans notre mission de promotion d’une agriculture durable résiliente et inclusive ».

"Le Maroc est un territoire d’une richesse unique, qui a, non seulement un riche potentiel naturel et culturel mais également une grande expérience pour devenir un pays leader du programme des Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM), a-t-elle ajouté. 

Lancement d'un appel à projets de recherche sur l’arganier (M. Amzazi)

Le ministre de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaïd Amzazi a annoncé, lundi à Rabat, le lancement d’un appel à projets de recherche sur l’arganier, ainsi que la création de trois prix dédiés à la recherche sur cet arbre qui seront décernés annuellement.

L’appel à projets de recherche, intitulé "EL BEKRI", du nom du premier savant arabe ayant décrit l’arganier en 1038, a pour objectif de dynamiser la recherche scientifique et l’innovation autour de l’arganier, a expliqué M. Amzazi qui s’exprimait lors de la célébration de la première Journée internationale de l’arganier, organisée par la faculté des sciences de Rabat.

Reflétant l’engagement du ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en faveur de la promotion de la recherche sur l’arganier, cet appel à projets sera doté d’un budget de 10 millions de Dirhams, en association avec les Partenaires du ministère, à savoir l’Académie Hassan II des sciences et techniques, l’ICESCO et l’UNESCO, a souligné M. Amzazi.

Outre le lancement de cet appel à projets, la stratégie dédiée à la promotion de la recherche sur l’arganier prévoit aussi la création de trois prix, dont un Prix du Partenariat Université – Coopérative, qui vise la promotion et l’encouragement du partenariat entre le monde de la recherche scientifique et les coopératives, notamment en matière de valorisation des produits de l’arganier.

Ce prix, qui récompensera les meilleures équipes de recherche ayant collaboré avec les coopératives dans un processus d’innovation autour de l’arganier, sera doté d'un montant de 100.000 dh, a précisé le ministre.

Il s’agit aussi d’un Prix de la meilleure thèse (50.000 DH) qui aura pour objectif de primer la meilleure thèse de l’année dont la thématique sera en rapport avec l’arganier et d’un Prix du meilleur article en rapport avec la thématique de l’arganier, indexé dans une base de données internationale (Scopus ou WOS), avec un impact facteur élevé. 

Au Maroc, le nombre de ces publications est passé de 15 en 2010 à 52 en 2020, a rappelé M. Amzazi, précisant que la valeur de ce prix sera de 25.000 DH.

Dans ce cadre, les principaux champs disciplinaires visés sont l’agroforesterie, l’écophysiologie et l’amélioration génétique de l’arganier, la chimie et la biochimie de l’arbre et de ses produits dérivés, dont l’huile d’Argan, la pharmacologie, la cosmétologie et les essais cliniques des produits dérivés, a-t-il dit.

Le prix porte aussi sur le développement socioéconomique des arganeraies et les études en sciences humaines et sociales relatives à la thématique de l’arganier.

Le ministre a indiqué que son département est aujourd’hui plus conscient que jamais des potentialités de la filière de l’argane, mettant en avant l’essor fulgurant de l’arganier, qui rapporte aujourd’hui au PIB national une manne inespérée de devises.

Il a en outre affirmé que la plus grande qualité de l’arganier est le fait d’être "patriote", car il pousse exclusivement sur le sol marocain.

Pour sa part, le ministre délégué chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Driss Ouaouicha, a indiqué que l’arganier constitue un patrimoine national authentique, mettant en avant son rayonnement à l’international.

Il a aussi abordé ses bienfaits dans les domaines alimentaire, médicinal et cosmétique, appelant à promouvoir davantage la recherche autour de cet arbre pour contribuer à la fois aux objectifs du développement durable, à l’amélioration de la productivité et au soutien de l'autonomisation socio-économique des femmes rurales actives dans des coopératives dédiées à l’arganier.

Prenant la parole à son tour, le Directeur général de l’Organisation du monde islamique pour l’Education, les sciences et la culture (ICESCO), Salim M. El Malik a affirmé que la célébration de cette Journée internationale offre l’occasion de mettre en avant les spécificités de cet arbre, ainsi que les efforts déployés par le Maroc pour la préservation et la valorisation de l’arganier.

Il a également souligné que l’arganier en tant que patrimoine immatériel joue un rôle important dans la lutte contre la désertification et contribue au développement durable, faisant savoir que l’ICESCO œuvrera auprès des pays membres pour faire connaître les efforts du Royaume en matière de préservation et de valorisation de cet arbre.

M. El Malik a proposé de présenter la demande d'inscription de l’arganier sur la liste du patrimoine du monde islamique, assurant que l’ICESCO apportera son soutien à la recherche sur l’arganier.

Le Directeur par intérim du bureau de le l’UNESCO pour le Maghreb, Alexender Schischlik a, quant à lui, rappelé que l’arganier est inscrit depuis 2014 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’organisation, soulignant le rôle environnemental primordial que joue cet arbre notamment à travers la lutte contre la désertification.

Pour sa part, le président de l’université Mohammed V de Rabat, Mohamed Rhachi a affirmé que l’université a toujours soutenu les recherches sur l’arganier, relevant que la proclamation de cette Journée internationale constitue une reconnaissance des efforts du Maroc pour protéger et valoriser cet arbre.

De son côté, le doyen de la faculté des sciences de Rabat, Mohamed Regragui a mis en exergue les différents travaux de recherches et études menés au niveau de cette faculté sur l’arganier. Il a aussi annoncé le lancement l’année prochaine d’une formation de type Bachelor, intitulé “produits du terroir” dont l’arganier fait partie.

Placée sous le thème "Trois décennies de R&D pour le développement durable de l'arganier", cette rencontre avait pour objectif, d'une part, de célébrer la Journée mondiale de l'arganier et, d'autre part, de partager le bilan des recherches et activités entreprises depuis 36 ans par la Faculté des Sciences de Rabat, leader mondial des publications scientifiques indexées sur l'arganier et ses dérivés.

Cette rencontre a été marquée par un hommage rendu à l’universitaire et présidente de l’Association Ibn Al Baytar, Zoubida Charrouf, pour ses travaux de recherche sur l’arganier.

La cérémonie de célébration de la Journée internationale de l’arganier, à laquelle ont pris part le secrétaire perpétuel de l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques Omar Fassi Fehri, des universitaires, des chercheurs et des diplomates, a été marquée par la plantation symbolique d’un arganier dans le jardin de la Faculté des sciences de Rabat.

La rencontre a été ponctuée de la présentation d’un exposé sur l'“impact économique, social et environnemental du développement de la filière d’huile d’argan au Maroc de 1985 à nos jours” et de l’organisation d’une table ronde avec la participation de plusieurs chercheurs et experts.

Plantation de 50.000 hectares d'arganier d'ici 2030 (M.Akhannouch)

D'ici 2030, il est prévu la plantation au Maroc de 50.000 hectares (ha) d’arganier, a indiqué lundi à Agadir, le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et des forêts, Aziz Akhannouch.

S’exprimant lors de la cérémonie organisée à l'occasion de la première célébration de la journée internationale de l’arganier initiée par le Maroc et l’Organisation des Nations Unies, M. Akhannouch a souligné que dans le cadre de la stratégie "Génération Green" lancée par SM le Roi Mohammed VI, il sera procédé à la poursuite de la mise à niveau du secteur de l’arganiculture à travers notamment le lancement d’autres projets de développement dans le but d’atteindre un objectif cumulatif de 400.000 ha

Et d’ajouter qu’en 2018 , un programme a porté sur la plantation de 10.000 hectares d’arganier pour un coût global de 49 millions de dollars, au profit de 26.000 bénéficiaires, faisant savoir que le Fonds de développement agricole offre des incitations financières pour l’accompagnement de l’arganiculture.

D’autre part, M. Akhannouch a relevé que la demande commerciale des produits d'arganier a connu une augmentation tangible, notant que les exportations marocaines d'huile d'argan ont triplé entre 2010 et 2020.

Afin de renforcer la positon de ces produits sur les marchés internationaux et protéger ce patrimoine civilisationel , l’arganier dispose depuis 2010 de sa propre déclaration géographique , a rappelé le ministre.

Évoquant l’importance de la recherche scientifique dans la valorisation de l’arganier , M Akhannouch a annoncé la création au cours de cette année, du Centre national de l'arganier, qui sera un incubateur d'initiatives publiques et privées, et une plate-forme pour le développement de la recherche et de la documentation liés à l'arganeraie . 

Et de poursuivre que dans le cadre des efforts déployés pour organiser le secteur, plus de 500 coopératives rassemblant 10.000 femmes, ont vu le jour soit 10 fois plus qu’en 2004.

Il a été procédé également, à la mise en place de 22 pépinières pour la production de plantations d'arganiers agréées par l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), contre 2 en 2015, ainsi que la création de plus de 450 petites et moyennes entreprises opérant principalement dans les domaines de la valorisation et à l'export, avec un chiffre d'affaires annuel actuellement estimé à plus d'un milliard de dirhams, a-t-il ajouté.

M. Akhannouch a mis l’accent sur la responsabilité collective de tous les pays d'accorder un intérêt particulier au renforcement de la coopération et du financement internationaux au profit de la protection de ce patrimoine unique, qui joue un rôle vital dans la préservation de l'équilibre de la nature et de la diversité biologique.

La cérémonie organisée à l'occasion de la première célébration de la journée internationale de l’arganier, a été diffusée à travers le monde, en live sur la web TV des Nations Unies, ainsi que sur YouTube et sur les réseaux sociaux.

Elle a rassemblé des intervenants de haut rang dont Omar Hilale, ambassadeur Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, VolkanBozkır, Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, Vice-Secrétaire Générale de l’ONU et présidente du groupe des Nations Unies pour le Développement Durable, Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO, Tedros Ghebreyesus, Directeur Général de l’OMS, Anita Bathia, Directrice Exécutive Adjointe de l'ONU-Femmes, Maria Henela Semedo, Directrice Générale Adjointe de la FAO, et Yannick Glemarec, Directeur Exécutif du Fonds Vert pour le Climat.

La proclamation de cette journée internationale fait suite à l’adoption d’une résolution, présentée par le Maroc, à l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York le 3 mars 2021.

Une résolution adoptée par consensus de tous les Etats membres et par laquelle le Maroc a mobilisé la communauté internationale autour de cette cause de la sauvegarde et du développement de l’Arganier.

Cette résolution onusienne reconnaît la contribution colossale du secteur de l’arganier dans la mise en œuvre des 17 objectifs de l’agenda 2030 et la réalisation du développement durable dans ses trois dimensions: économique, sociale et environnementale. Elle met également en exergue le rôle de ce secteur dans l’autonomisation et l’émancipation de la femme rurale, le renforcement de l’économie solidaire, l’éradication de la pauvreté et le développement humain à travers le soutien et la promotion du rôle des coopératives et autres formes d’organisation agricoles actives dans le secteur de l’arganier.

La proclamation par l’ONU de la journée internationale de l’arganier est ainsi une reconnaissance à l’échelle internationale des efforts du Royaume, sous les Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI dans la protection et la valorisation de l’arganier.

Cette célébration vient couronner les efforts du Royaume du Maroc dans la promotion de l’Arganier en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité et source ancestrale du développement résilient et durable.


Commentaires