Le D-cinema , une révolution technologique qui pourrait sauver les salles obscures

A un moment où le Maroc ne compte plus qu'une soixantaine de salles "prêtes" à mettre la clé sous le paillasson, une révolution technologique bouscule le 7ème art et pourrait être salvatrice: le passage au numérique. 


Grâce au cinéma numérique (dit cinéma digital ou D-cinema en Anglais), les films peuvent être distribués sur support physique (disque dur), par internet ou via des réseaux de télécommunication. Ils sont visionnés via un projecteur numérique spécial couplé à un lecteur (ou serveur) de contenus D-Cinema.

La sortie du blockbuster Avatar en 2009 et le succès planétaire qu'il a rencontré grâce à son utilisation de la technologie 3D (film le plus rentable dans l'histoire du cinéma) ont porté le débat sur le passage au numérique au devant de la scène.

"Une révolution technologique majeure s'annonce. Le passage au numérique n'est pas une fatalité, c'est le nouveau standard de l'image. La salle de cinéma n'est pas morte, elle ne fait que s'adapter à l'avènement des technologies numériques dans le cinéma et l'audiovisuel", avait affirmé le directeur du CCM, Noureddine Saïl, lors d'une rencontre à ce sujet. Une affirmation qui se confirme puisque sous d'autres cieux, cette technologie devient monnaie courante. En France, par exemple, près de 650 écrans se sont convertis au cinéma digital améliorant ainsi leur chiffre d'affaires. Il faudrait donc en finir, une fois pour toutes, avec les bonnes vieilles pellicules 35 mm et les remplacer par un matériel digital.

De l'avis de plusieurs professionnels, l'image sur support numérique présente d'abord l'avantage de ne jamais s'altérer, évitant ainsi l'usure de la pellicule à coups de projections répétées.

En termes de qualité d'image, le D-cinema offre une meilleure répartition de l'étalement de la lumière d'éclairement de l'image. A l'opposé du 35 mm, les bords de l'image ont la même luminosité qu'au centre de l'écran. C'est également l'outil idoine pour les projections "3D"-relief auquel s'ajoute la projection numérique qui permet également d'utiliser plus facilement les salles de cinéma pour la projection de contenus dits alternatifs (concerts, sports, jeux vidéo...).

Les avant-premières qui accueillent l'équipe du film peuvent aussi être enrichies de liaisons vidéo avec un intervenant qui n'aurait probablement pas pu être de la partie.

Toutefois, pour se permettre ce "luxe", l'exploitant doit en effet débourser des sommes conséquentes, largement supérieures au coût du matériel de projection traditionnel 35 mm. Et même après acquisition de la nouvelle installation, il faudra prévoir un budget de mise à jour des logiciels et autres gadgets électroniques dont la durée de vie se situe entre 5 et 10 ans, sans compter le matériel indispensable pour la 3D.



Ainsi, pour pouvoir visionner "Avatar" en 3D, la cabine doit être encore mieux équipée, sans oublier les fameuses lunettes 3D à distribuer aux spectateurs. Le coût de cette technologie est dix fois plus élevé par rapport au prix du matériel traditionnel.

Aux origines du film numérique

Star Wars Episode 1 est le premier film a avoir été projeté avec des technologies digitales permettant une qualité équivalente au 35mm. Cette projection a eu lieu le 19 juin 1999 dans trois salles: Une à New York et deux à Los Angeles.

Deux technologies furent déployée, celle de JVC qui allait rapidement disparaitre et celle de Texas Instrument qui allait donner naissance aux projecteurs DLP cinéma 2K.

Le réalisateur du film George Lucas allait ainsi devenir le "supporter" le plus médiatique de la projection numérique et déclarer: "puisque le cinéma numérique est inévitable, autant y passer le plus vite possible".

Par Ali Hassan Eddehbi

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